Copiloté par l'Inserm et le CNRS dans le cadre des Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR), et coordonné scientifiquement par Marion LEBOYER, médecin psychiatre et chercheuse (UPEC, APHP, INSERM, Fondation FondaMental), un programme inédit en France, doté de 80 millions d'euros sur cinq ans, a été officiellement lancé en octobre dernier.

Le ProPSY (Projet-programme en psychiatrie de précision) vise des à établir diagnostics plus précis et des traitements individualisés, en s'appuyant sur une imagerie de pointe et la recherche de marqueurs biologiques.

Il cible quatre pathologies mentales classées parmi les plus invalidantes parce qu'elles altèrent gravement la vie des patients sur tous les plans (familial, social, professionnel). Il s'agit de la dépression résistante (qui affecte chaque année près de 3 millions de personnes), des troubles bipolaires (1,6 million), des troubles du spectre autistique (700 000) et des schizophrénies (600 000).

ProPSY sera structuré autour de cinq grands axes de recherche:

La constitution d'une cohorte de 10 000 adultes ("French Minds") atteints de troubles bipolaires, dépressions, psychoses, autismes et témoins. Les participants seront évalués de manière exhaustive sur le plan clinique, comportemental, environnemental, et à l'aide d'outils numériques, de marqueurs biologiques et d'imagerie cérébrale. L'ouverture des données de la cohorte permettra aussi à de nombreux chercheurs de monter des projets de recherche pour faire avancer les connaissances dans le domaine et trouver de nouveaux traitements.

Mettre en place des études précliniques robustes pour mieux comprendre les mécanismes des maladies mentales. Elles porteront notamment sur la manière dont des biomarqueurs identifiés contribuent au déclenchement et aux symptômes de la maladie.

Valider les biomarqueurs permettant d'identifier des sous-groupes homogènes de patients en utilisant de grandes bases de données françaises et internationales et en réalisant des essais cliniques.

Développer un nouveau secteur biomédical pour la santé mentale en créant l'environnement pour augmenter les partenariats Public-Privés en santé mentale.

Déployer l'éducation, soutenir l'attractivité de la profession auprès de la jeune génération et informer la population générale, des patients aux décideurs. L'idée étant aussi de réduire la stigmatisation et les fausses représentations de la maladie mentale.

Alors que la santé mentale des Français s'est fortement dégradée au cours de la crise sanitaire liée au Covid-19, une recherche ambitieuse et rigoureuse est plus que jamais nécessaire pour mieux comprendre la maladie mentale et améliorer la santé et le quotidien des millions de patients.

En savoir plus: le site de l'Inserm